Le sport sur ordonnance
Le sport sur ordonnance a la cote, mais il doit se structurer
Le sport sur ordonnance se développe en France, notamment sur la Côte Basque. Reconnu par la loi du 26 janvier 2016, il pourra s'appliquer aux patients souffrant d'affections de longue durée (ALD) à partir du 1er mars. Son financement reste cependant bancal, en l'absence de modèle économique à l'échelle nationale.
Le sport en guise de médicament ?
« Il faut qu'elle perde du poids pour alléger la pression sur le genou, tout en renforçant sa musculature ». Guillaume Barucq, médecin généraliste à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), vient de prescrire du sport à une patiente. Elle fera des séances de qi gong pour se préparer au mieux à l'opération d'un ligament d'un genou.
Les patients souffrant d'ALD bientôt concernés
Il coûtera à cette patiente, outre la consultation médicale, 10 euros pour suivre 12 séances de qi gong étalées sur trois mois, sous l'œil attentif d'un éducateur sportif en Activité physique adaptée (APA). Un programme qui se chiffre en réalité à 60 euros au total. Les 50 euros restants seront payés par l'association Côte Basque Sport Santé, financée en partie par la ville de Biarritz et par des partenaires privés.
D'abord une vingtaine, ils sont désormais 90 médecins de la Côte Basque, en majorité généralistes, à adhérer à "sport santé sur ordonnance", un dispositif inauguré en 2012 par la ville de Strasbourg. Depuis, le dispositif s'est étendu à plus d'une quinzaine de communes en France. Sa généralisation à l'ensemble du territoire a été votée en 2015 dans le cadre de la loi Santé, et les décrets d'application sont finalement parus le 31 décembre 2016.
L'un de ces décrets, qui entrera en vigueur le 1er mars prochain, prévoit que les patients souffrant d'affections de longue durée (ALD) pourront eux aussi se voir prescrire des activités physiques adaptées (APA) dans le cadre de leur traitement. Une bonne chose d'après le Docteur Barucq : « on sait que les ALD que l'on peut soigner par un traitement préventif comme les maladies du type diabète 2, arthrose, affections psychologiques et maladies cardio-vasculaires, touchent dix millions de personnes ».
« Il n'existe pas de modèle au niveau national »
Mais si Guillaume Barucq salue la reconnaissance du "sport santé sur ordonnance" par l'état, il déplore l'absence d'établissement d'un cadre financier pour le structurer. A Biarritz, les prescriptions sont mises en œuvre par un réseau d'associations sportives auprès desquelles les patients réalisent leurs activités physiques : « le dispositif a été monté de toutes pièces par les acteurs locaux parce qu'il n'existe pas de modèle au niveau national, ni de financement pour la prise en charge des activités physiques (...) La pratique du sport sur ordonnance repose donc encore sur une volonté politique et le bon vouloir des associations et de partenaires privés ».
Pourtant, « le sport sur ordonnance est un moyen de réduire le déficit de la Sécurité sociale puisqu'il concourt à ce que le patient ne tombe pas malade », avance le médecin de 39 ans, qui poursuit : « on ne va pas rester à un système à l'ancienne, uniquement curatif, qui coûte de plus en plus cher et où chaque jour, on compte de plus en plus de malades à qui l'on prescrit des traitements qui coûtent une blinde ! »
LA FORMATION SPORT SUR ORDONNANCE
La fédération d'EPGV a élaboré une nouvelle formation :
Module Commun APA (filière Activité Physique Adaptée), qui s'intéresse aux pratiquants atteints de maladies chroniques.
Elle répond notamment aux exigences requises pour animer des séances dans le cadre des activités prescrites par un médecin (Sport sur ordonnance).
DUREE
Formation certifiante de 28 heures en centre.